mercredi 18 février 2009

Préambule

[…] on ne se rend pas compte, encore une fois, que les forces les plus démoniaques, les forces sociales les plus diaboliques, sont les forces qui sollicitent, qui nous sollicitent de nous exprimer. C’est ça les forces dangereuses. Considérez la télé, elle ne nous dit pas : Tais-toi ! elle nous dit tout le temps : Quel est ton avis ? Quel est votre avis ? Quel est votre avis là-dessus, quel est votre avis sur l’immortalité de l’âme ? Sur le génie de Pivot, sur la popularité de Maurois, etc. […] Je dis que c’est un danger, un danger immense. Il faut arriver à résister à ces forces qui nous forcent à parler quand on n’a rien à dire. C’est fondamental.
Gilles DELEUZE, Cours du 2 novembre 1982 (disponible en ligne : http://www.univ-paris8.fr/deleuze/article.php3?id_article=124)

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