jeudi 30 avril 2009

Épinglez-moi ce bibliothécaire trop discret !

Rois des petits jeux marrants ne leur brûlant pas trop de neurones à la fois (comme le précise Angélique dans un billet précédent, notre programme d'évaluations se charge bien de le faire pour nous), les FIBE-S se sont brièvement passionnés (il semble que, depuis peu, le soufflé soit retombé...nos narines ayant senti le brûlé venir d'ailleurs, nous avons redirigé nos sonars) pour la création d'avatars à partir de l'application eLouai. Voici, en gros, quelques créations directement issues de nos imaginations débridées (voici 12 fibiennes canons) :



Si toute cette agitation révèle un grand besoin, de la part des FIBE-S, de prendre un peu de vacances et de profiter du soleil, on y voit également la volonté de la part de la "new generation" de se faire voir (ne rajoutez pas un verbe là où il n'y en a pas, merci) dans un monde où les bibliothécaires errent comme des fantômes, méconnus, ignorés par tous (moi, tendance à tout dramatiser, voyons !). Mais, entre nous, comment voulez-vous que l'on nous reconnaisse si nous faisons tout pour disparaître de la surface des bibliothèques, cachés dans nos petits bureaux et planqués devant notre ordinateur ? Personnellement, je trouve que, quand on se retrouve à dire un "bonjour!" retentissant et souriant à un étudiant et que celui-ci nous ignore superbement, voire cherche pendant quelques secondes d'où vient cet étrange son, c'est franchement grave.
Par conséquent, moi, future bibliothécaire qui a encore le culot de croire qu'elle va participer à la grande révolution des bibliothèques françaises, déclare que tout bibliothécaire aura désormais un super méga badge à son nom avec son petit avatar épinglé sur son décolleté sexy (si vous êtes sages, je vous montrerai un jour à quoi ressemble ma vision de la place du badge dans la société de l'information) ; sera la vedette une époustouflante campagne de com' mettant en avant ses brillantes qualités et expliquant en quoi il fait avancer le schmiblick bibliothéconomique ; devra danser la polka sur les tables pour annoncer - à 18h50 - la fermeture de la bib' (nan, ça c'est une blague, respirez !).
Bref, montrons-nous, n'ayons pas honte de nos chignons éclatés et de nos dents blanches sous notre air revêche, soyons fiers d'être bibliothécaires !

mercredi 15 avril 2009

Pour les heureux élus à l'admissibilité au concours de bibliothécaire d'Etat



Depuis quelques jours, une poignée de petits chanceux(euses) est tout chose. Entre excitation et stress constant. Vous avez bien raison de vous rendre malades, dans moins de trois semaines, vous allez jouer votre avenir, votre carrière, votre Vie!! Bon, ça va, j'arrête... ;-)
Comme des conseils de dernière minute ne sont jamais vains, voici ce que je pourrais en dire (tout cela est loin d'être exhaustif!) :
- dormez la nuit (nan, nan, c'est important d'avoir l'air à peu près frais et non pas frit devant les messieurs-dames du jury) ;
- allez faire un tour sur les blogs professionnels, histoire de vous tenir au courant de ce qui se passe dans ce petit monde et - parfois - de rigoler un bon coup (ça va détendre vos muscles stressés) ;
- portez le deuil de la SDBIS (pleurez un bon coup, ça va détendre vos nerfs fatigués) ;
- posez-vous tout un tas de questions stupides (si, si, stupides. Il n'y a qu'à un concours que l'on peut vous demander ça) et préparez des réponses du même acabit, genre :
" Décrivez-nous votre bibliothèque idéale ?
- Une BU avec du sable en guise de moquette, des hamacs entre les rayonnages, le dernier DVD édition collector de Harry Potter et la possibilité de siroter mon coca light tout en feuilletant un manuscrit du 14e..."
Vous voyez...
- renseignez-vous sur la LRU (faites-le avant de pleurer la SDBIS, sinon vos nerfs vont reprendre un sacré coup) ;
- lisez le Monde et entraînez-vous sur des articles intéressants. Franchement, ça fait hyper classe de le tendre à votre marchand de journaux quand le beau gosse derrière vous a pris l'Equipe et le dernier Télé 7 jours. Et puis c'est l'occasion de mettre en pratique l'une de vos bonnes résolutions, "un jour, je lirai le Monde tous les jours !". Même si ça dure trois semaines, vous serez heureux de l'avoir fait au moins une fois dans votre vie... ;-)
- prenez connaissance des nouvelles orientations du métier : en gros, plus personne n'a besoin des bibliothécaire MAIS, attention, ce n'est qu'une ruse. En fait, tout le monde CROIT ne plus avoir besoin de nous. Votre mission, futur agent : valider THE information au cœur de la multitude, former les usagers à la recherche documentaire, faire gagner des cadeaux aux lecteurs en organisant des LibQual party, faire la paix dans le monde et protéger la planète. Vous voyez, ce n'est absolument pas compliqué du tout.
- prévoyez, dans un petit tiroir de votre tête, quelques noms de spectacles vus dans l'année, de musées ou d'expos, de réalisateurs, d'architectes, de prix littéraires, ... Et juste avant l'oral - genre 10mn avant - répétez plusieurs fois vos nom et prénoms. Avec le stress, on n'est jamais trop prudent...
Et puis, alea jacta est, chers futurs collègues ! Car, le jour de l'oral, "chacun broute dans son pré" (dixit Cécile Swiatek dans le tout autre contexte de son cours sur les documents audiovisuels en BU).

mardi 7 avril 2009

Si ce n'est pas dans Wikipédia, ça n'existe pas.

Les articles "Wikipédia" apparaissent en premières lignes d'une recherche dans "Google" grâce au nombre de liens qu'ils contiennent et à leurs mises à jour fréquentes, mais non pas grâce à ce qu'ils contiennent. le système "Wiki" - "rapide" en hawaiien -, sorte de bureaucratie tribale en ligne, repose sur la sagesse de la foule : plus le nombre de contributeurs est élevé, plus la qualité de l'article augmente, et plus il est lu. Ce qui n'empêche pas les sabotages et les vandalismes, et ce fait discutable que la vérité et la conception classique de l'expertise y sont remplacées par la "notabilité" et la vériabilité.
Il y a un article intéressant sur cette encyclopédie en ligne qui embarrasse les professionnels de la documentation : "Wikipédia ou la fin de l'expertise" de Mathieu O'neil - professeur et chercheur à l'Australian National University et à l'université "Stendhal" Grenoble 3 - dans le numéro d'avril 2009 du Monde Diplomatique.

vendredi 3 avril 2009

Cette fois-ci, c'est "Bibliothécaire en colère"

Allez, je me décide à écrire mon premier post. Les autres bloggers vont peut-être le regretter... Je viens de lire le post de Bertrand Callenge sur les bibliothécaires. Et je le remercie sincèrement de prendre notre défense. Aujourd'hui, je suis particulièrement exaspérée de voir comment nous sommes traités (et mes collègues de promo comprendront de quoi je parle). Moi qui pensais que les gens exagéraient quand ils disaient que nous étions des catégories A au rabais...
Depuis que je suis à l'Enssib, je m'en rend chaque jour un peu plus compte. Et oui, vous avez raison M. Callenge quand vous dites que l'Enssib est l'ENA des conservateurs. Et si vous saviez comme la plupart nous méprisent. C'en est tellement désespérant que je ne suis vraiment plus bien sûre d'avoir envie de passer le concours...
Quant aux écarts de traitement au sein même de l'école, je n'ose même pas en parler. Il y a les CONVERSATEURS et puis... les autres. Mais mes chers amis, soyez honnêtes et admettez que nous faisons le même travail que vous. ;-)

Les gardiens

Un très bon film à télécharger heu... à venir voir au cinéma je veux dire :-)
The watchmen, réalisé par le spécialiste de la grosse production impressionnante Zack Snyder, produit par les non moins géantissimes studios Marvel, est une super super super production, impossible d'y couper.

Vous aimez le sang, les gros musclés et les jolies pépées, les comics et les héros faillibles à la Inspecteur Harry ? Alors n'hésitez pas !

Vous retrouvez la "patte" du réalisateur de 300. C'est bien tourné, entre jeux de lumières et de matières (scène de la vitre brisée par le corps du "Comédien"), et le résultat est une série de tableaux remplis de références amusantes (dont la scène du banquet qui rappelle une autre "Cène" très célèbre ) mais...

Oui il y a un mais sinon... Eh bien je ne serais pas une vraie Fibe Septique :-\

En cherchant bien, la limite de ce film (mais aussi de bien d'autres adaptations cinématographiques de BD) est de vouloir faire...de la bande dessinée. Je pense à Hulk (œuvre de Stan Lee et Jack Kirby) qui devient un géant vert pas très crédible (ben oui) à un Spider man (Stan Lee et Steve Ditko) un peu collant (et ça n'engage que moi) ou un Iron man (Stan Lee encore !) grinçant.

The watchmen est un peu particulier du fait de son statut et de celui de son auteur, Alan Moore, écrivain célèbre pour ses comics "adultes" qui ne sont pas sans liens avec un monde réel pas toujours rose bonbon. Considérée comme un roman graphique, cette œuvre doit sa qualité à cette complémentarité entre un scénario original et percutant et un dessin talentueux (merci à Dave Gibbons).
Si le cinéma est un art, son "grain" me semble différent de celui du papier, la touche ne saurait donc être la même. Comme nous ne pouvons considérer que filmer La Joconde (pour prendre un tableau que personne ne connaît) c'est approcher le talent de Léonard de Vinci, le réalisateur échoue ici à restituer "l'aura" de l'œuvre d'Alan Moore, échec qu'aurait pu prévoir Walter Benjamin, il y a quelques temps déjà.

Néanmoins :-) il reste un bon film un peu long, très beau du point de vue graphique et qui évoque bien une des questions centrales de l'œuvre :

Who watches the watchmen ?

Une question intemporelle et universelle sur les pouvoirs et contre-pouvoirs que l'on peut méditer alors que tout le monde se regarde à travers Internet sans savoir qui contrôle the "Google Eye" ou quelles limites sont imposées à ceux qui maîtrisent le réseau et nos identités numériques...ce dont on pourrait parler ici...mais ce sera pour une autre fois.

Pour ceux qui s'intéressent à la richesse de cette œuvre : réflexion sur le temps et le chaos, traitement ironique du thème du sauveur ou détournement de la dualité entre le bien et le mal, je ne peux que les inviter à lire le livre, sans popcorn ni voisin bruyant, mais avec le plaisir de savourer chaque image...

Cinq moutons dans le vent

Ils s'appellent Raymond, Christelle, Domino et Eglantine. Ils n'ont pas eu à faire les classes prépa pour intégrer la prestigieuse Ens-Lsh lyonnaise. Tous les jours, qu'il pleuve ou qu'il vente, ils poireautent gentiment devant la bibliothèque de l'Ens. A l'heure de midi, ils donnent probablement des envies de méchoui à la moitié du personnel. Qui sont-ils ? Mais les moutons de la BIU et de l'Ens, pardi !
Quatre beaux moutons noirs, des mouflons revenus d'Écosse selon nos informations, gambadant et bêlant fièrement dans leur jolie petite prairie.



Or, cette semaine, mercredi 1er avril, un évènement majeur est survenu dans l'histoire des bibliothèques : la naissance du dernier non pas ouvrage de pol'doc' de M. Calenge, mais mouton, petit dernier pas encore baptisé (nous sommes dans une année en F. N'hésitez pas à écrire à la BIU et à l'Ens pour toute suggestion originale). Il est en pleine santé, rassurez-vous, les monsieurs de la sécurité sont allés s'en assurer. Babas d'admiration, nous, les bibliothécaires, l'avons regardé faire ses premières cabrioles et entendu ses petits bêlements de bébé mouton. Mis à part ça, nous n'avons pas beaucoup avancé notre travail sur les collections. M. Regimbeau, accepteriez-vous un dossier sur l'élevage des moutons en bibliothèque ?